L’art de camper sur un chemin de grande
randonnée
Tout savoir pour :
·
Monter le camp
·
Loger sous la tente
·
Lever le camp
Au grand air, loin de tout, toute
une série de conditions d’ordres divers doivent être prises en compte pour
passer une agréable nuit sous la tente. L’expérience montre que la tente,
malgré son poids (1820g), reste indispensable pour traverser du pays. Songeons,
par exemple, aux longues distances (+30 kms) sans aucun hébergement classique
(hôtel, gîte, abri de fortune, etc..), à la nécessité de « calibrer »
la longueur des étapes en fonction du profil topographique, des conditions
météo et, à ne pas sous-estimer, à la forme physique du randonneur.
Disposer d’une tente apporte
souplesse dans la gestion des étapes, limite le stress dans la recherche d’un
toit et permet de faire de
substantielles économies : en Allemagne, par exemple, le logement chez
l’habitant (Gästezimmer) revient à 25€
(parfois 40 € ) par personne, petit-déjeuner compris.
Les conditions topographiques
- A
l’échelle de l’étape (+ 15 kms)
Repérer, dès le matin ou le soir
d’avant, sur la carte au 1 : 50 000, plusieurs sites plus ou
moins plats : les replats, les cols, les évasements de crête, les fonds de
vallée.
- A
l’échelle du site (+/- 100m)
Repérer avec le plus grand soin
un endroit rigoureusement plat sinon continuer vers le site prévu suivant. Pour
cela, aller d’un pas de sénateur, inspecter à gauche, à droite du sentier,
quitte à revenir sur ses pas.
- A
l’échelle du campement (+/- 2-3 m)
Repérer les aspects de la micro
topographie (creux, bosses centimétriques) au niveau du sol. Déplacer l’assise
de la tente en fonction. Il est essentiel de dormir à plat.
Les conditions pédologiques (sols) et
biogéographiques (végétation)
- Eviter
les terrains caillouteux, humides et malpropres. L’endroit doit être naturellement
sec et mou (sols de prairie fauchée ou tapis de feuilles forestiers sont
l’idéal).
- Nettoyer
soigneusement le terrain choisi des branchages, pommes de pin, glands,
cailloux isolés.
- Camper
en forêt permet d’éviter l’encombrante rosée du matin ; de trouver
facilement un bon matelas de feuilles. Veiller à ne pas se situer
en-dessous de branches mortes instables donc dangereuses potentiellement
en cas de chute.
- Camper
sur une prairie fauchée amène à demander, en principe, l’autorisation du
propriétaire ;de prendre en compte la formation de rosée (+
1kg !) ce qui oblige à faire sécher la tente et à perdre un peu de temps.
Les conditions d’exposition, d’orientation et
d’horaires
Ne jamais
planter une tente en plein soleil !
- Adosser
la tente, si possible, contre une protection limitant les effets des vents
dominants (haies vives ou mortes, lisière de bois, mur …). Celle-ci, sous
nos latitudes, a une direction plus ou moins méridienne Nord/Sud. Elle
peut donc être repérée sur la carte à l’avance. En forêt, ces facteurs
jouent un rôle moindre.
- Diriger
l’ouverture de la tente vers l’est. Le dos de la tente fera front aux
intempéries c’est-à-dire aux vents dominants de secteur ouest.
- Ne
jamais planter la tente à la tombée de la nuit ! Prévoir le
montage, au pire, une heure avant. L’habitude doit être prise de terminer
l’étape en été, au plus tard, à 19h.
Les conditions psychologiques
- A ne
pas sous-estimer. Elles garantissent une bonne nuit ainsi que le besoin de
sécurité. En effet, l’endroit doit être discret et ne pas susciter trop de
curiosité : vivre en sécurité c’est vivre un peu caché ! A
condition d’être habitué à la solitude. D’autre part, l’endroit où l’on
monte la tente doit plaire (belle vue, joli coin ou bois etc…).
L’environnement immédiat doit donc être ouvert pour éviter l’impression de
claustrophobie.
- Reconnaître
le lieu sur 30-50m de profondeur. On se relaxera en même temps pour
découvrir son lieu d’hébergement. On
reconnaîtra tel ou tel fait : arbre(s) remarquable(s),
rocher(s), configuration du site de camping par rapport aux éléments
planimétriques (sentiers, chemins, routes, carrefours, maisons …). Ceci
est extrêmement important pour repérer, la nuit, l’origine des bruits insolites et s’y familiariser à
l’avance. Une bonne connaissance des bruits de la nature (hululement du
hibou, brame du cerf, déplacement des cervidés ou sangliers, etc.…) aide
sans conteste. Bref, il faut éviter peur et panique. Mais, au fait, que
peut-il se passer de bien grave dans nos forêts tempérées ? Nous
répétons qu’une heure d’arrivée bien avant la tombée de la nuit
familiarise le randonneur avec son lieu de campement.
Loger sous la tente
- Centrer
le tapis de sol au milieu de la tente. Le sac de couchage ne doit nulle
part être au contact de la tente intérieure.
- Pour
limiter l’effet « pieds froids », retourner en boucle intérieure
la partie basse du tapis de sol et mettre les pieds dessous ; les
mettre au-dessus de la boucle par temps plus chaud ce qui les relèvera en
même temps.
- Etaler
toutes les affaires (sac, vêtements) toujours au même endroit. Cartes,
papiers, lunettes mises dans les pochettes latérales de la tente si elles
existent. La lampe de poche est immédiatement disponible côté ouverture de
la tente. Les chaussures sont déposées, semelles retirées, dans l’abside.
Y fourrer du papier journal est recommandé. Elles sècheront à l’abri des
intempéries.
- Changer
de vêtements et enfiler sous-pull+collant+paire de chaussettes de
rechange+bonnet si nécessaire.
- Au matin,
après le réveil à 7 heures au plus tard, s’habiller rapidement, sortir de
la tente, retourner et secouer le sac de couchage et l’aérer en le suspendant/étalant pour
le sécher au maxi. Faire sa
toilette de « chat ».
- Vider
entièrement l’intérieur de la tente y compris des plus petits éléments (
miettes, grains de sable). L’extérieur sera inspecté (déchirures
éventuelles, salissures). Pendant que la tente s’aère, on commencera par
ranger méthodiquement ses affaires sur un plastique nylon étalé à même le
sol. On procédera, ensuite, au
démontage de la tente en veillant au bon nettoyage des sardines de
fixation avec du simple papier WC. Elle sera pliée avec soin et remisée
dans son fourreau. Pour terminer, on placera tous les effets dans le
même ordre immuable dans le sac. Rappelons que la tente est toujours
située relativement haut dans celui-ci, en tout cas, au-dessus du sac de
couchage. Pour toutes ces opérations, il nous a fallu, au grand maxi, 35
mn.
- Que
faire si le mauvais temps s’en mêle?
Rien, s’il pleut ! On en profitera pour continuer
de…dormir ! Après la rincée intervient , en général, une accalmie.
S’habiller, enfin, même dans l’espace exigü de la tente et ranger toutes
les affaires dans le sac. En sortant, procéder immédiatement au démontage de
la tente et placer celle-ci , telle que, dans un sac plastique qui sera
lui-même calé entre le sac et le rabat supérieur en vue d’une mobilisation
rapide au prochain arrêt à fin de séchage au moins partiel. Ne jamais
garder une tente humide plus de 24 heures à cause du risque de
moisissures ! Là, le temps pour décamper prendra un bon ¼ d’heure
de plus. L’important est de procéder toujours par ordre, de façon
quasi routinière. Le taylorisme appliqué à certaines tâches fastidieuses
de la randonnée a du bon !
- Laisser
le lieu de campement propre et sans traces.
- Et
maintenant, en route pour le prochain arrêt casse-croûte de préférence sur
un bon banc ou sur un tronc d’arbre au bord du chemin !
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